mardi 23 août 2011

La télémédecine pourrait améliorer l'usage de la spirométrie chez les généralistes

Les médecins généralistes pourraient davantage évaluer la fonction respiratoire en routine en utilisant internet pour réaliser les examens de spirométrie avec un service de pneumologie hospitalier, suggère une étude espagnole publiée dans European Respiratory Journal (ERJ).

La spirométrie est un examen essentiel au diagnostic et à la prise en charge de maladies respiratoires fréquentes comme l'asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), rappellent Juan Masa de l'Instituto de Salud Carlos III à Madrid et ses collègues.

Cet examen a donc été encouragé en médecine générale pour augmenter le dépistage de ces maladies mais cette stratégie est limitée car son usage reste peu fréquent et mal maîtrisé techniquement.

Des spiromètres portables ont été proposés, moins coûteux et plus faciles à manipuler, mais ils semblent présenter de moins bonnes performances techniques que les appareils de référence utilisés dans les services hospitaliers de pneumologie.

Les chercheurs ont donc voulu savoir s'il était possible de recourir aux nouvelles technologies de l'information et de la communication pour réaliser des examens de spirométrie à distance par téléconférence.

Ils ont conduit une étude randomisée, contrôlée, croisée auprès de 261 patients consultant leur médecins généraliste pour un motif respiratoire (suspicion d'asthme, de BPCO, d'apnée de sommeil ou de dyspnée) entre une spirométrie classique et l'examen en ligne, les deux tests étant réalisés à 20 minutes d'écart par deux techniciens d'expérience équivalente.

Pour la procédure à distance, le patient était invité à se rendre seul dans une salle où étaient installés le spiromètre et un ordinateur avec une webcam connecté à internet, les instructions étant données par le technicien par téléconférence.

L'analyse des données, que ce soit en intention de traiter ou per protocole, montre que les résultats obtenus sont numériquement meilleurs pour la spirométrie classique mais statistiquement très proches entre les deux procédures.

Le taux de patients répondant aux critères de qualité (acceptabilité, répétabilité) était de 85,5% avec la spirométrie classique et de 78,6% avec la téléspirométrie. Cette différence n'est pas cruciale car les variations entre laboratoires de mesure et même entre techniciens dépassent ce chiffre, font observer les chercheurs.

Ils estiment également que même si l'examen par téléconférence demande plus de manoeuvres et de temps (5,5 gestes et 7,9 min en moyenne vs respectivement 5 et 7,3), la différence est acceptable.

Cette première étude publiée sur ce thème suggère qu'il est possible de réaliser une spirométrie de qualité par téléconférence et que cette approche pourrait être utilisée dans les cabinets de médecine générale ainsi que dans les hôpitaux sans service de pneumologie, concluent les chercheurs.

Cependant, le rôle précis de la téléspirométrie et son rapport coût-efficacité restent à déterminer, notent-ils.

(European Respiratory Journal, vol.37, n°4, pp911-18)
via : view-source:http://www.apmnews.com/story.php?numero=L212605

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