Avec un prix de rachat de l’électricité d’origine solaire particulièrement attractif - 0,60 euro le kilowattheure (kWh) -, équiper sa toiture de panneaux photovoltaïques pour produire de l’électricité et la revendre à EDF devient un bon investissement.
Une innovation qui a séduit Jean François ROUBAUD, viticulteur au domaine de Nestuby, à Cotignac, dans le Var. Un domaine de 70 hectares à 20 kilomètres de Brignoles, converti à l’énergie solaire et à l’agriculture raisonnée depuis longtemps - la maison est équipée de panneaux thermiques solaires qui assurent l’eau chaude et le chauffage. Passer au niveau supérieur en produisant de l’électricité pour la revendre ensuite s’inscrivait dans la même logique. Mais l’investissement (1,2 million d’euros pour 800 m2 de toiture) était trop lourd pour que je puisse financer tout seul l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit du bâtiment", explique M. Roubaud.
Car le coût est élevé. "Il faut compter en moyenne de 400 à 500 euros par m2 pour des panneaux intégrés au bâti", déclare la Directrice France de la société Tenesol. Un minimum qui peut passer du simple au double selon l’état du toit et de la charpente. Déposer la toiture traditionnelle, éventuellement renforcer la charpente pour intégrer ces nouveaux panneaux représente souvent un coût substantiel.
D’où l’intérêt pour certains propriétaires de louer leur toiture à un investisseur qui financera l’ensemble de l’opération (installation, entretien, assurance). En contrepartie, celui-ci leur versera un loyer annuel. C’est le choix fait par M. Roubaud, en 2008, avec CPC Invest, société d’ingénierie fiscale et patrimoniale, qui propose à des investisseurs de devenir propriétaires de toits solaires.
La société assure la vente des toits, leur construction et leur entretien. L’énergie électrique produite est ensuite vendue à EDF qui s’engage à payer directement à l’investisseur 0,60 euro le kWh produit. Soit cinq fois le prix que le particulier paie son électricité.
L’investisseur devient donc propriétaire du matériel, le temps de la durée du contrat, et il se rémunère sur la vente de l’électricité produite et garantie par EDF (arrêté ministériel du 10 juillet 2006). "A Nestuby, le rendement moyen atteint 8 %", déclare le PDG de CPC Invest.
De son côté, et pendant toute la durée du contrat, M. Roubaud recevra chaque année un loyer de 2 000 euros, en sus d’une prime de mise en service de 15 000 euros. A terme, c’est-à-dire au bout de vingt ans, l’ensemble de l’installation revient au propriétaire, qui peut, à son tour, devenir producteur d’électricité.
"Une bonne opération, estime le viticulteur, qui vient de signer un contrat avec la société financière pour une nouvelle installation, cette fois de 250 m2, à l’entrée du domaine. Dans la région, l’opération a fait des émules et la coopérative du village pourrait, à son tour, s’équiper prochainement de panneaux photovoltaïques. Plusieurs projets sont en cours à Avignon et à Nîmes...
Il faut cependant disposer d’une grande superficie. Aujourd’hui, aucun opérateur ne se lancera dans ce type d’opération en dessous de 200 ou 300 m2 de toiture, pour des questions de rentabilité. Par contre, les hangars agricoles, les toits de ferme, de poulaillers ou de manèges de chevaux sont très recherchés.
Source : LM et RT@Flash
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