jeudi 27 août 2009

Il faut rentabiliser les investissements TICE

Une étude du conseil général des Landes, présentée le 25 août à Ludovia (université d'été consacrée aux applications multimédia pédagogiques), dresse un bilan en demie teinte de l'opération "un collégien, un ordinateur portable". En effet, si plus de la moitié des professeurs (57%) déclarent utiliser leur ordinateur à au moins un cours sur deux, ils ne sont que 45% à estimer que cet outil offre de nouvelles possibilités d'enseignement. "L'ordinateur ne modifie pas les pratiques pédagogiques, les enseignants l'intègrent pour reproduire ces pratiques et répliquer les cours magistraux", a commenté Pierre-Louis Ghavam-Nejad, responsable des nouvelles technologies au conseil général. "Le système éducatif favorise encore l'évaluation des connaissances académiques à celle des compétences", a-t-il regretté.
"Un collégien, un ordinateur portable", expérience pionnière en France a été mise en place depuis septembre 2001. Toutes les salles de classes des 34 collèges publics disposent de connexions internet, vidéoprojecteurs ou tableaux interactifs (à la fois tableau et écran tactile). Les collégiens peuvent utiliser le matériel chez eux et le rendent à la fin de l'année, comme les manuels. Le conseil général a décidé de mesurer l'impact de l'opération par une enquête, réalisée en octobre et novembre 2008 par TNS-Sofres auprès de 10.261 élèves, enseignants, parents d'élèves et personnels administratifs.
L'analyse livre des éléments intéressants sur les comportements des différents acteurs du collège et des précisions utiles sur les utilisations du matériel. Moins d'un enseignant sur deux (40%) déclare avoir demandé aux collégiens de se servir de leur ordinateur au cours des deux semaines précédant l'enquête. Les élèves ont le sentiment que c'est beaucoup moins fréquent et sont 25% à déclarer s'en être servi dans le même temps. Par ailleurs, l'enquête révèle qu'internet est rarement utilisé en classe. Les deux tiers des professeurs déclarent apporter systématiquement leur ordinateur portable au collège. Le principal argument invoqué par ceux qui ne l'utilisent pas est le temps perdu dans l'installation des dispositifs techniques. Les trois quarts des collégiens apportent leurs portables quatre jours par semaine. La présentation de documents – animations, textes, vidéos – est la première des utilisations du portable. Concernant les ressources vidéos, un quart des élèves se souviennent que leurs professeurs ont projeté des vidéos du site TV de France 5. 63% des professeurs d'histoire-géographie déclarent consulter les vidéos du site de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) "Jalons pour l'histoire du temps présent" et 33% à les projeter en cours. Les logiciels utilisés : dans la famille des traitements de texte et tableurs, Word est très largement utilisé (87%) beaucoup plus qu'OpenOffice. Excel est assez peu utilisé y compris par les professeurs de mathématiques. Pour la majorité des professeurs, les élèves sont plus attentifs lorsque le cours est projeté à partir de leur propre ordinateur avec le tableau interactif. Les collégiens, eux, déclarent être plus attentifs dans la situation où le professeur fait son cours en leur demandant d'utiliser leurs propres ordinateurs. Concernant la sécurité, les trois quarts des élèves déclarent ne pas avoir accès à internet librement avec leur matériel. La mise à disposition de ce matériel apporte au personnel encadrant un surplus de travail dans trois domaines principaux : en matière de veille au respect du règlement, de gestion des pannes et des casses ainsi que pour tout ce qui touche à l'information autour de l'opération. Les ordinateurs sont renouvelés tous les trois ans et équipés d'une centaine de logiciels.
Le conseil général a investi 45 millions d'euros depuis 2001 pour l'opération, hors coûts de fonctionnement.

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