mercredi 21 septembre 2011

La prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC)

La prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) à la phase aiguë par télémédecine dans les zones dépourvues d'unité neurovasculaire (UNV) est coût-efficace mais à long terme, suggère une étude américaine à paraître dans Neurology.

L'accès à la fibrinolyse pour traiter les AVC ischémiques à la phase aiguë reste limité, en particulier dans les zones rurales où il manque de neurologues expérimentés. La télémédecine apparaît comme une méthode efficace de prise en charge dans les centres ne disposant pas d'experts sur place, rappellent Richard Nelson du VA Salt Lake City Health Care System et ses collègues.

Cependant, la prise en charge par télémédecine implique des coûts d'installation initiale du matériel et nécessite de former le personnel à son utilisation.

Les chercheurs ont comparé le rapport coût/efficacité de la prise en charge par télémédecine à une prise en charge classique par le service d'accueil des urgences, sans consultation possible d'experts en AVC.

Pour cela, ils ont utilisé un modèle analytique d'aide à la décision avec un suivi à trois mois et sur l'ensemble de la durée de vie. Les paramètres utilisés ont été tirés de la littérature publiée et des données d'expériences de télémédecine menées dans des pays occidentaux.

Les coûts (fibrinolytique, hospitalisation, transfert, soignants) ont été estimés dans une perspective sociétale et exprimés en dollars américains de 2008, avec pour le modèle sur l'ensemble de la durée de vie une réduction annuelle de 3% des coûts et des années de vie ajustées pour la qualité (QALY).

Le réseau de télémédecine testé consistait en une UNV au sein d'un CHU, avec quatre spécialistes des AVC, connectée à huit hôpitaux généraux, chacun réalisant une douzaine de téléconsultations par an.

Les résultats montrent que les coûts de prise en charge à trois mois ou sur toute la vie sont plus élevés avec la télémédecine que la prise en charge classique mais en association avec un nombre moyen de QALY plus élevé.

Le rapport coût/efficacité supplémentaire généré par la télémédecine est de 108.363 dollars par QALY gagnée à trois mois de suivi, ce qui est très élevé si l'on tient compte du seuil de 50.000 dollars/QALY habituellement cité, mais n'est plus que de 2.449 dollars par QALY gagnée si l'on prend en compte toute la durée de vie des patients.

Le modèle montre également que le rapport coût/efficacité de la télémédecine par rapport à une prise en charge classique augmente avec le nombre d'hôpitaux inclus dans un réseau, avec 480.258 dollars/QALY à trois mois et 3.509 dollars/QALY sur toute une vie pour un seul établissement et respectivement 196.910 dollars/QALY et 2.701 dollars/QALY pour trois établissements.

Les chercheurs ont également réalisé 10.000 simulations selon la méthode de Monte Carlo, montrant que dans 37,5% des cas à trois mois de suivi et 99,7% des cas sur toute la vie, le rapport coût/efficacité supplémentaire généré par la télémédecine est inférieur à 50.000 dollars/QALY.

Ces résultats montrent que la mise en place d'un réseau de télémédecine pour prendre en charge les AVC à la phase aiguë dans les zones dépourvues d'experts est coût-efficace lorsque l'on prend en considération l'impact de la fibrinolyse sur la qualité de vie tout le long de la vie, commentent les chercheurs.

La télémédecine offre également la possibilité d'offrir un égal accès aux soins, soulignent-ils.

Source : http://www.apmnews.com/

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