jeudi 25 octobre 2012

Midi-Pyrénées : télémédecine en EHPAD


Pour assurer un meilleur suivi des personnes âgées vivant en Ehpad (Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), au sein de structures très hétérogènes les unes par rapport aux autres, il devient primordial d'optimiser le parcours de soin. Dans un tel contexte, la téléconsultation apparaît comme l'une des solutions viables et reproductibles à développer.
Le Dr Pierre Rumeau, conseiller médical du GCS télésanté Midi-Pyrénées décrit le dispositif d'évaluation et de suivi des personnes âgées en Ehpad par téléconsultation et télé-expertise, en Midi-Pyrénées.

Ce dispositif est conforme aux orientations définies par le plan régional de télémédecine validé par l'Agence régionale de santé (ARS), rappelle-t-il. Il rend possible l'évaluation neuro-psychologique à distance et l'instauration d'une réelle relation thérapeutique, malgré le caractère potentiellement désagréable de ce type de consultation pour le patient.

"Il s'agit de télémédecine réalisée avec des personnes âgées présentant des troubles cognitifs, et qui doivent subir une évaluation neuro-psychologique", parfois difficile pour eux. "Malgré cela, on obtient une excellente acceptation", se félicite le Dr Rumeau.

La région comprend 2.000 structures très hétérogènes en termes de statuts juridiques, administrations, populations et modes de fonctionnement. Un certain nombre d'études ont donc été réalisées pour caractériser les Ehpad et cibler le type de besoins des différents établissements en matière de soin, qu'il s'agisse des fausses urgences, des avis médicaux spécialisés, des dépistages cognitifs, des troubles du comportement et des plaies.

Les établissement ont été caractérisés sur la base de différents critères, tels que les niveaux de GIR (la dépendance) et de pathos (la quantité de maladies).

Il a fallu "respecter l'organisation graduée des soins" dans la mise en place du dispositif de télémédecine. Le médecin traitant est à l'origine de la demande de téléconsultation au sein de l'Ehpad. S'il gère seul les questions de spécialité, il délègue au médecin coordonnateur les cas de troubles du comportement et à l’infirmière référente ceux concernant les plaies.

Le médecin coordonnateur est chargé de la qualité du soin. Il délègue au "relais local de télémédecine", qui peut être une infirmière ou un personnel administratif, chargé de prendre les rendez-vous; de même, il coordonne et accompagne le patient au dispositif de télémédecine pour la téléconsultation.

Le premier niveau de réponse est celui du bassin de santé. Un gériatre référent est présent dans chaque bassin. Il répond à la demande ou l'oriente vers le deuxième niveau de réponse, qui est celui du gérontopôle, poursuit Pierre Rumeau. Le gérontopôle regroupe tous les gériatres référents de Midi-Pyrénées, ainsi que des psychiatres, qui mettent leurs "compétences pointues" à la disposition de toute la région, souligne-t-il.

Un praticien pourra être "à la fois gériatre référent de bassin et référent sur les plaies, la psychiatrie du sujet âgé ou encore les troubles du comportement", cite en exemple le médecin. En outre, un coordonnateur gérontopôle assiste le médecin coordonnateur, reçoit les appels téléphoniques et met en relation patients et médecins, décrit-il.

Ce dispositif est pour l'instant soutenu par un financement spécifique de l'ARS, mais le suivi d'activité devrait permettre à terme sa valorisation, note le Dr Rumeau, tout en précisant qu'"il faudra un jour que la sécurité sociale finisse par appliquer la loi et que cela se fasse dans le cadre de la convention".

Les retours d'activité partiels témoignent des différentes activités des centres hospitaliers. Le Centre Hospitalier Ariège Couserans (CHAC) a communiqué avec des Ehpad en visioconférence et avec le CHU dans la cadre de réunions de consultations pluridisciplinaires, rapporte le conseiller médical. Le pôle gériatrie du CHU de Toulouse a, quant à lui, communiqué également avec des Ehpad, mais rarement en visioconférence, la majorité des communications étant asynchrones.

Le système d'information (SI) télémédecine est alors utilisé pour envoyer les données, puis la discussion des cas se déroule par téléphone, sur rendez-vous et sur le serveur enregistré.
Source : TICsanté

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