vendredi 26 juin 2009

La Grande Bretagne lance un ambitieux plan numérique

Après la France et l’Allemagne, la Grande-Bretagne vient de finaliser son plan numérique. Un plan ambitieux qui, comme le plan allemand, souligne en creux les nombreuses insuffisances du plan français. Principal objectif du projet britannique : permettre à tous les foyers de se connecter à l’Internet à haut débit à un niveau minimum de 2 Mbit/s. En France, le plan présenté en octobre dernier par Eric Besson, alors secrétaire d’Etat à l’économie numérique, prévoyait un service haut débit « universel » à 512 Kbit/s seulement.

Un niveau que tous les acteurs français jugent insuffisant pour proposer une véritable offre à haut débit. Deuxième objectif affiché par Londres : élargir l’accès au réseau à très haut débit au-delà des 50 à 60 % de foyers qui seront éligibles à cette offre. Et pour atteindre ces objectifs, le gouvernement britannique n’a pas oublié de mettre en place les sources de financement qui seront nécessaires pour pallier à l’insuffisance de l’investissement privé.

C’est le principal objectif de « Digital Britain ». Alors que 27 % des foyers britanniques (soit 2,75 millions) ont accès à Internet à des offres inférieures à 2 Mbit/s, le gouvernement anglais propose de fixer à 2012 la date pour instituer un accès à Internet à un débit minimum de 2 Mbit/s. Actuellement, le débit moyen est de 3 Mbit/s et le débit proposé à l’immense majorité des foyers (64 %) est compris entre 2 et 8 Mbit/s.

our financer la modernisation des réseaux, en zones rurales principalement, les pouvoirs publics indiquent qu’ils constitueront un fonds doté de 200 millions de livres, prélevés en partie sur la redevance audiovisuelle. D’un montant annuel de 3,6 milliards, cette redevance est versée intégralement à la BBC, qui est opposée à une baisse de ses ressources.

La mise en place d’un service universel du haut débit en 2012 n’est qu’une première étape en fait pour le gouvernement britannique. Le deuxième objectif est d’organiser le basculement rapide vers le très haut débit (FTTC, FTTH). Compte tenu des investissements réalisés et prévus par BT et Virgin Media (le câblo-opérateur), le gouvernement constate qu’en 2012, 50 % des foyers pourraient être éligibles à des offres d’accès d’au moins 20 Mbit/s.

Un marché qui pourrait s’élargir si ces offres rencontrent le succès (permettant aux opérateurs de financer une nouvelle tranche de travaux). Mais le gouvernement estime que l’investissement privé ne pourra guère couvrir plus de 60 à 70 %. Pour le dernier tiers des foyers, Londres compte donc passer à l’action. L’objectif est de financer la construction des réseaux à très haut débit pour permettre à 90 % de la population d’y avoir accès en 2017. Pour cela, le gouvernement va mettre en place un prélèvement de 50 pence par mois sur chaque ligne en cuivre. Soit 150 à 175 millions de livres par an.

Pièce essentielle dans le développement du haut et très haut débit, la téléphonie mobile va voir la gestion du spectre être modifiée. Un dossier qui a provoqué une importante polémique en Grande-Bretagne, Vodafone et O2, qui se partagent la bande 900 MHz, ne souhaitant pas rétrocéder une partie de ces fréquences. Pour régler le dossier et permettre aux autres opérateurs mobiles (Orange, T-Mobile et 3 UK) de poursuivre l’investissement dans les réseaux à très haut débit, le gouvernement reprend à son compte les propositions de la commission de gestion du spectre.

Principal objectif : mettre un plafond aux fréquences que peut détenir un opérateur dans les bandes inférieures à 1GH, permettant de couvrir le pays à moindre coût. Comme l’Ofcom doit allouer les fréquences du dividende numérique réservées à la téléphonie mobile (entre 800 et 900 MH), cela signifie que si Vodafone et O2 veulent acquérir des fréquences dans ces bandes, les deux opérateurs devront rétrocéder une partie des fréquences 900 MH.

Touchée aussi par les téléchargements illégaux de musique ou films, la Grande-Bretagne va améliorer la protection des ayants-droits. Ceux-ci pourront demander aux FAI d’envoyer des messages de mises en garde aux Internautes se livrant au piratage, dont l’adresse IP aura été identifiée. Par la suite, les ayants-droits pourront se retourner vers la justice pour obtenir réparation. Parmi les autres mesures envisagées par le gouvernement, figurent notamment la diminution du débit des lignes des pirates, voire le blocage de certaines fonctions.

R&T

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